Pourquoi les chiffres sur la soumission chimique au GHB ne sont pas fiables ?

Pourquoi les chiffres sur la soumission chimique au GHB ne sont pas fiables ?

 
 
La soumission chimique est une pratique criminelle grave qui implique l'utilisation de drogues pour contraindre ou abuser une personne à son insu. L'une des drogues les plus couramment utilisées pour la soumission chimique est le GHB (gamma-hydroxybutyrate), également connu sous le nom de « drogue du viol ». Bien que la soumission chimique au GHB soit une pratique extrêmement préoccupante, les chiffres sur sa prévalence et son incidence sont souvent peu fiables.
Dans cet article, nous examinerons les raisons pour lesquelles les chiffres sur la soumission chimique au GHB ne sont pas fiables.
 
 
 

La sous-déclaration

 

L'une des principales raisons pour lesquelles les chiffres sur la soumission chimique au GHB ne sont pas fiables est la sous-déclaration. La soumission chimique est souvent difficile à détecter et à signaler, car elle implique souvent l'utilisation de drogues sans le consentement de la victime. Les victimes peuvent avoir du mal à se souvenir des événements ou à identifier la cause de leurs symptômes.

De plus, la stigmatisation et la honte peuvent empêcher les victimes de signaler l'incident. Par conséquent, de nombreux cas de soumission chimique au GHB ne sont jamais signalés et ne figurent donc pas dans les statistiques officielles.
 
 

La difficulté à distinguer les cas de consommation volontaire

 
Le GHB est souvent consommé de manière récréative dans les milieux festifs, ce qui peut rendre difficile de distinguer les cas de consommation volontaire de ceux de la soumission chimique. Les personnes peuvent consommer du GHB volontairement pour ses effets euphorisants et désinhibiteurs, mais peuvent également être victimes de la soumission chimique. Cela rend difficile l'identification des cas de soumission chimique au GHB dans les statistiques officielles.
 
 

Le manque d'informations fiables

 
 
Le GHB est une drogue relativement nouvelle et peu étudiée, ce qui rend difficile d'obtenir des informations fiables sur son utilisation et ses effets. Les études sur le sujet sont limitées et les résultats peuvent varier en fonction des populations étudiées. De plus, le GHB est souvent consommé avec d'autres drogues, ce qui rend difficile de déterminer l'impact spécifique du GHB sur les cas de soumission chimique.
 
 
 

Les circonstances du crime

 
 
La soumission chimique est souvent un acte criminel commis par des personnes de confiance, telles que des amis ou des partenaires, ce qui peut rendre difficile l'identification des auteurs. Les victimes peuvent être réticentes à signaler l'incident car cela pourrait entraîner la rupture de leur relation avec l'auteur ou d'autres conséquences négatives.
De plus, les auteurs peuvent être réticents à admettre leur culpabilité et à coopérer avec les enquêtes policières, ce qui peut rendre difficile la collecte de données précises sur la soumission chimique au GHB.
 
 
 

Les différences entre les juridictions

 
 
Les lois et les procédures judiciaires en matière de soumission chimique varient considérablement d'un pays à l'autre et même d'une juridiction à l'autre. Cela peut rendre difficile la comparaison des chiffres entre les pays ou les régions. Les différences dans les définitions légales de la soumission chimique peuvent également affecter les chiffres.
Par exemple, certains pays ne considèrent pas la soumission chimique comme un crime distinct, mais plutôt comme une forme de viol ou d'agression sexuelle. Cela peut rendre difficile la collecte de données précises sur la soumission chimique au GHB.
 



La fiabilité des tests de dépistage

 

Le GHB est rapidement métabolisé dans le corps, ce qui rend difficile la détection de sa présence après un certain temps. Les tests de dépistage du GHB ne sont pas toujours fiables, en particulier s'ils sont effectués plusieurs heures après la consommation.
De plus, le GHB peut être produit naturellement dans le corps à des niveaux très faibles, ce qui peut rendre difficile la distinction entre une consommation volontaire et une soumission chimique.
 
 

Analyser pour Agir : L'Importance des Analyses dans la Lutte Contre la Soumission Chimique

 
Les violences liées à la soumission chimique sont souvent "complètement sous-évaluées" dans la société, soulignant ainsi l'importance cruciale des analyses dans la lutte contre ce fléau. Ces analyses sont le nerf de la guerre, permettant de donner des bases tangibles à des suspicions jusque-là difficilement vérifiables. Caty Richard, avocate de Caroline Darian et défenseure de plusieurs victimes de soumission chimique, insiste sur la nécessité pour tous, qu'ils soient membres de la famille, amis ou professionnels de la santé, d'être alertes aux signes tels que des étourdissements, des pertes de mémoire ou des absences, pouvant indiquer une possible soumission chimique. Elle plaide pour que des analyses soient systématiquement réalisées en cas de doute.
Pour détecter cette soumission chimique, les analyses de sang et d'urine doivent être effectuées dans les premières heures, voire les premiers jours, après l'ingestion présumée de substances. Même si ce délai est dépassé, la possibilité de tester les cheveux jusqu'à trois à cinq semaines après les faits présumés offre une chance supplémentaire de détecter la présence de substances nocives. Cette approche rigoureuse est essentielle pour apporter justice et soutien aux victimes, ainsi que pour dissuader les auteurs de tels actes.
 
 

Conclusion



En conclusion, les chiffres sur la soumission chimique au GHB ne sont pas fiables en raison de divers facteurs, notamment la sous-déclaration, la difficulté à distinguer les cas de consommation volontaire, le manque d'informations fiables sur le GHB, les circonstances du crime, les différences entre les juridictions et la fiabilité des tests de dépistage.
Il est important de continuer à sensibiliser le public et les professionnels de la santé à la soumission chimique et de travailler à l'amélioration des méthodes de collecte de données pour mieux comprendre la prévalence et l'incidence de ce phénomène.
Les victimes doivent être encouragées à signaler les incidents de soumission chimique, afin de pouvoir recevoir l'aide et le soutien dont elles ont besoin pour se remettre de l'expérience traumatisante qu'elles ont subie.
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